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  2. Prononciation du français

Prononciation du français

II. Le système consonantique

a) Description
Le système consonantique du français compte 18 consonnes et 3 glissantes qui sont généralement appelées semi-voyelles ou semi-consonnes. Les consonnes se distinguent selon leur mode d’articulation (axe vertical dans le tableau ci-dessous) et leur lieu d’articulation (axe horizontal dans le tableau ci-dessous).

1) Le mode d’articulation désigne la manière dont l’air expiré des poumons se dirige vers l’extérieur. On distingue :

– les consonnes occlusives ou plosives (6 en français : /p/, /t/, /k/, /b/, /d/, /ɡ/), pour lesquelles le passage de l’air est bloqué par une occlusion momentanée du conduit vocal, des consonnes constrictives (7 fricatives : /f/, /v/, /s/, /z/, /ʃ/, /ʒ/, /ʁ/ et 1 liquide : /l/), pour lesquelles le passage de l’air est rétréci par un resserrement (constriction) du conduit vocal. Les consonnes nasales (/m/, /n/, /ɲ/, /ŋ/) forment une classe à part car elles sont produites avec une occlusion momentanée du conduit vocal mais avec un flux d’air continu au niveau des fosses nasales.

– les consonnes nasales (4 en français : /m/, /n/, /ɲ/, /ŋ/), pendant la production desquelles le voile du palais est abaissé, ce qui permet à l’air expiré de passer également par les fosses nasales, des consonnes orales (14 en français : /p/, /t/, /k/, /b/, /d/, /ɡ/, /f/, /v/, /s/,/ /z/, /ʃ/, /ʒ/, /ʁ/, /l/), pendant la production desquelles le voile du palais est relevé et l’air passe donc uniquement par la bouche.

– les consonnes sourdes ou non voisées (6 en français : /p/, /t/, /k/, /f/, /s/, /ʃ/), qui sont produites sans vibration des cordes vocales, des consonnes sonores ou voisées (12 en français : /b/, /d/, /ɡ/, /m/, /n/, /ɲ/, /ŋ/, /v/, /z/, /ʒ/, /ʁ/, /l/), produites avec une vibration des cordes vocales.

2) Le lieu d’articulation désigne le point de rapprochement ou de contact entre la partie mobile et la partie fixe de l’appareil phonatoire. Des zones articulatoires ont été définies dans la bouche. Sur la partie fixe, on distingue les zones suivantes: labiale, dentale, alvéolaire, palatale (pré-palatale, médio-palatale et post-palatale), vélaire, uvulaire et pharyngale. Sur la partie mobile, on distingue les zones suivantes: labiale (lèvre inférieure), apicale (pointe de la langue), dorsale (dos de la langue) et radicale (racine de la langue).

b) Classement :
Cliquez une fois sur la voyelle pour l’écouter.

CONSONNES bi-labiale labio-dentale apico-dentale apico-alvéolaire pré-dorso-
alvéolaire
pré-dorso-
palatale
dorso-palatale dorso-vélaire uvulaire
occlusive sourde p t k
occlusive sonore b d ɡ
nasale m n ɲ ŋ
fricative sourde f s ʃ
fricative sonore v z ʒ ʁ
latérale sonore l
glissante ɥ, j w

NB : les deux glissantes, /ɥ/ et /j/, se distinguent par un critère utilisé pour les voyelles: l’arrondissement ou la labialité. /ɥ/ est une glissante palatale arrondie, alors que /j/ est une glissante palatale écartée (et /w/ est une glissante vélaire arrondie).

c) Graphie :
Cliquez sur les mots de la colonne “Exemple” pour les écouter.

Son Exemple Autres graphèmes possibles
p page appeler, absent, trop épais (liaison)
b bras abbé
t tête attendre, thé, sept, vingt-et-un, grand ami (liaison), petit ami (liaison)
d danse additionner
k carte coq, accorder, quai, kaki, acquérir, ticket, orchestre
ɡ gare guerre, aggraver, seconde, ghetto, long hiver (liaison)
m mot immense
n noir annuler, condamner, un animal (liaison)
ɲ ligne manière
ŋ camping –
f fleur affaire, philosophie
v vert wagon
s sac asseoir, ce, cité, cygne, garçon, science, attention, soixante, asthme
z zèbre rose, deuxième, razzia, les enfants (liaison), six enfants (liaison)
ʃ chat schéma, short, fascisme
ʒ jupe agile, manger
ʁ rare arroser, rhume, dernier étage (liaison)
l lac aller
ɥ nuit –
j pied oeil, fille, paille, yeux, aïeux, Lyon
w oiseau kiwi, oui, wallon, lointain, poêle, pourquoi, croît, asseoir (la graphie -oi- correspond à [wa])

d) Variation
Le système consonantique du français est nettement moins sujet à variation que le système vocalique. A nouveau, l’objectif de cette section n’est pas d’en fournir une description exhaustive mais vise simplement à l’illustrer cette variation par des exemples tirés des différents points d’enquête de PFC. Pour une description linguistique détaillée d’un certain nombre de points d’enquête, voir Detey, S., Durand, J., Laks, B., Lyche, C. (2010). Les variétés du français parlé dans l’espace francophone : ressources pour l’enseignement. Paris : Ophrys.

Sur le plan de la variation consonantique, on peut donc observer les phénomènes suivants (Cliquez sur les liens pour écouter les exemples sonores) :

1) La question du /R/ :
L’articulation du /R/ est sujette à variation. En effet, même si elle s’est stabilisée en faveur de l’uvulaire [ʁ], on trouve de nombreuses autres réalisations: apical roulé, uvulaire roulé ou non ou encore grasseyé. Il est également parfois élidé. Voici quelques exemples d’articulations du /R/ tirés de la phrase suivante de la lecture du texte :

“La côte escarpée du Mont Saint-Pierre, qui mène au village, connaît des barrages chaque fois que les opposants de tous les bords manifestent leur colère”.

[ʁ] : France : Paris – France : Dijon –  Belgique : Tournai – Belgique : Liège – Suisse : Nyon – Suisse : Neuchâtel – Canada : Québec
[r] : Algérie : Chlef – Sénégal : Dakar
Avec des variations intra-locuteur : France : Biarritz – France : Lacaune
Avec des variations intra-locuteur, notamment des élisions : Cameroun : Douala – Côte d’Ivoire : Abidjan

2) La perte du /ɲ/ au profit du groupe /nj/ (ex. l’agneau vs l’Anio)
L’enquête de Martinet (1945) semblait déjà montrer une confusion des deux réalisations dans le nord et l’est de la France avec, cependant, un maintien du contraste à Paris notamment chez les locuteurs âgés. Selon Gadet (1996), cette tendance s’est généralisée. Une analyse phonétique fine des données des enquêtes PFC devrait permettre de documenter cette question.

3) La diérèse
Ce phénomène, courant dans les variétés de français de Suisse romande et de Belgique, consiste à prononcer une séquence vocalique en deux syllabes (ex. “mouette” [mu-ɛt] ou “nuage” [ny-aʒ]) plutôt qu’en une syllabe constituée d’une semi-consonne suivie d’une voyelle (ex. “mouette” [mwɛt] ou “nuage” [nɥaʒ]).
Quelques exemples:
– le mot “lion” prononcé avec diérèse [li-jõ] : Suisse :  Neuchâtel. Mais la diérèse n’est pas systématique puisqu’on trouve également [ljõ] dans le même point d’enquête);
– le mot “reliure” prononcé [ʁə-li-yʁ] : Suisse : Nyon – Suisse : Neuchâtel – Belgique : Gembloux – France : Toulouse (vs sans diérèse [ʁə-ljyʁ] Suisse : Neuchâtel – Belgique : Gembloux –  France : Brunoy – France : Réunion – RCA : Bangui)

4) La prononciation de certaines consonnes finales sous la pression de la graphie (ex. coût, exact, août, etc.)
Quelques exemples:
– le mot “août” prononcé [ut] : Suisse : Neuchâtel
– le mot “but” prononcé [byt] : Suisse : Neuchâtel
– le chiffre “vingt” prononcé [vɛ̃t] : Suisse : Nyon – Suisse : Genève – Belgique : Gembloux (vs [vɛ̃] : Canada : Québec – France : Marseille –  Mali : Bamako – Belgique : Liège – France : Brunoy)

En parallèle, à l’oral, la simplification des groupes consonantiques est très fréquente. En voici quelques exemples:

– chute du /R/ :
Extrait de conversation – France : Ogéviller “faire les quatre cents coups” avec “quatre” prononcé [kat]
Extrait de conversation – France : Ogéviller “parce qu’il était…” avec “parce qu’il” prononcé [paskil]

– chute du /l/ :
Extrait de conversation – France : Ogéviller “Il va se plaindre à son père” avec “il” prononcé [i];
Extrait de conversation – France : Marseille “C’est beaucoup plus tranquille, beaucoup plus classe” où le premier “plus” est produit [py] alors que le deuxième est produit [ply]

– chute du /l/ dans le groupe /lj/:
Suisse : Neuchâtel : “million” prononcé [mijõ], “millionnaire” prononcé [mijɔnɛʁ] (vs Suisse : Neuchâtel [miljõ] et [miljɔnɛʁ])

– chute de l’occlusive dans le groupe /ks/ (graphie -x-) :
Extrait de conversation – France : Marseille “Quand quelqu’un fait mal, je suis là pour lui expliquer comment se rattraper” où “expliquer” est produit [ɛsplike]

Enfin, à l’oral, on trouve également, outre les assimilations de sonorité classiques (ex. France : Paris, “médecin” produit avec un assourdissement de l’occlusive sonore [d], soit [metsɛ̃] avec assimilation partielle ou complète), des assimilations moins “standard” sur le plan de la nasalité : une occlusive sonore se nasalise sous l’effet d’une autre consonne nasale qui la suit (assimilation régressive) :

– Extrait de conversation France : Ogéviller “dix-sept ans et demi” où “et demi” est prononcé [enmi] avec nasalisation du [d] – partielle ou complète – en une consonne nasale ayant le même point d’articulation, soit [n].
– Extrait de conversation France : Ogéviller “je l’ai eu quand elle s’appelait Mademoiselle B.” où “Mademoiselle” est prononcé [manmwazɛl] avec nasalisation partielle ou complète du [d] en une consonne nasale ayant le même point d’articulation, soit [n].

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